Elisabeth Font-Thiney

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Crises, restructurations et santé

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Cas de restructuration

Crises, Restructurations et Santé

Pour appréhender au plus près l’impact des restructurations sur la santé, il me semble pertinent d’évoquer au préalable le contexte dans lequel la majorité d’entre elles surviennent.

Ce contexte est celui que nous connaissons depuis plus de 15 ans, et qui résulte de la sommation des effets des nouveaux modes organisationnels, managériaux, des nouvelles technologies qui ont été mis en place pour répondre à de nouvelles exigences de productivité mais qui ont eu pour effets de complexifier, intensifier le travail.

Cela n’a pas été, et n’est toujours pas, sans conséquences sur la santé des salariés ; en témoignent l’émergence des TMS (1° MP), l’accroissement des troubles cardio vasculaires, des troubles anxio dépressifs, l’augmentation de la consommation de psychotropes, de somnifères ou anxiolytiques, etc…

Près de 30% des salariés en Europe ( Conférence de Dublin) évoquent être soumis à des tensions au travail du fait de contraintes de temps, de contraintes cognitives, de contraintes psychologiques croissantes.

Il importe donc de situer les restructurations non pas tant comme un évènement plus ou moins brutal, inattendu et qui surviendrait dans un monde jusque là serein, non, la majorité d’entre elles survient dans un contexte souvent déjà potentiellement pathogène, plus ou moins contenu par les mécanismes défensifs individuels ou collectifs mis en place, mais contexte qui n’est pas indemne de manifestations psycho somatiques, surtout pour les salariés déjà fragilisés par des pathologies chroniques.

A ce contexte où le travail est souvent déjà mis en tension peut se surajouter un autre élément de tension qui résulte de l’émergence de la rumeur sur une éventuelle restructuration.

Cette phase qui précède l’annonce de la restructuration est une phase d’inquiétude, d’incertitude, d’insécurité qui a pour effet d’aggraver encore un peu plus les conséquences d’une situation préexistante déjà tendue. Assez rapidement on pourra observer l’apparition de manifestations comportementales ou cliniques qui témoignent de ce niveau d’inquiétude inhabituel, ce sont, entre autres, l’accroissement des consultations médicales dans le service, l‘apparition, voire l’aggravation de troubles du sommeil, de troubles anxieux, un syndrome d’hyper vigilance et ce sont aussi des AT plus nombreux, des départs spontanés, etc

Plus cette période d’incertitude se prolongera et plus ce sentiment d’insécurité se manifestera bruyamment au plan des conduites, des propos, au plan clinique.

Faisant suite, ou pas, à cette phase préliminaire, l’officialisation de la restructuration constitue une véritable épreuve de réalité, une crise à la fois économique, sociale, identitaire, qui touche les salariés, l’entreprise et le territoire où elle se situe.

Cet état de crise aura pour effet de plonger le personnel dans un monde d’incertitude, de peur, de menace, véritable situation de stress aigu dans un 1° temps, puis qui va se chroniciser progressivement, tout en étant parcouru de périodes plus ou moins aigues selon les phases d’avancement du programme mis en place.

A ce stade il convient de distinguer trois types de population, les salariés qui reprennent la main sur leur avenir professionnel et qui décident de quitter l’entreprise, les salariés qui restent dans l’entreprise et qu’on qualifie de «rescapés », et enfin ceux qui sont licenciés, ceux là même qui paient le plus lourd tribut en terme de santé, au plan économique, social et familial.

Au plan physiologique et neuro biologique, les études récentes ont mis l’accent sur le rôle néfaste des hormones qui sont sécrétées en situation de stress (Adrénaline et Nor adrénaline dans le stress aigu et du Cortisol dans le stress chronique) et qui ont des effets particulièrement néfastes au plan physiologique en particulier des troubles cardio vasculaires : HTA, des déréglements hormonaux (Thyroîde, ovaires..) au plan immunitaire (diminution des défenses), au plan cognitif (troubles de la mémoire, troubles de la concentration), au plan psychique avec l’apparition d’une hyper émotivité, de troubles anxieux (phobies, troubles du sommeil, de crises angoisses), de syndromes dépressifs etc

A ce stade s’observent aussi, pour lutter contre l’anxiété, la peur, le recours à des médications à type de sommnifères, psychotropes, ou anxiolytiques, à des conduites addictives (alcool, tabac), qui viennent accroitre les effets néfastes du stress au plan physiologique.

Ces manifestations cliniques seront d’autant plus bruyantes que, au plan social les salariés n’auront pu bénéficier d’un accompagnement sanitaire et social de qualité. A défaut des conduites de désespoir peuvent survenir.

Les études dont fait état le rapport HIRES, témoignent de ces effets entre santé et restructuration et des coûts en terme de morbidité et de mortalité des restructurations. C’est un véritable problème de santé publique.

Il conviendrait dès lors d’admettre :

Pour conclure

au plan de la santé, qu’il s’agisse d’individus licenciés ou rescapés, trois éléments (la liste n’est pas exhaustive bien sûr) me paraissent essentiels à la sauvegarde de la santé, ce sont autant d’éléments de réflexion et de prévention :

Docteur Elisabeth Font-Thiney